Adaptation de l’entraînement selon le cycle menstruel chez les femmes atteintes du SOPK

Adaptation de l’entraînement selon le cycle menstruel chez les femmes atteintes du SOPK

Chez Méthode Woman 2.0, nous développons l’entraînement et l’alimentation “cyclique” pour optimiser les résultats des femmes. Contrairement à ce que vous pouvez parfois trouver sur le sujet, il ne s’agit pas de vous limiter à telle activité telle semaine du cycle, puis faire telle activité une autre semaine du cycle. Notre méthode est d’adapter l’intensité, les objectifs et la récupération selon les fluctuations hormonales du cycle menstruel.

Mais qu’en est-il pour les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques, dont le cycle est irrégulier ou absent ? Faut-il adapter leur entraînement comme on le ferait pour une femme ayant un cycle régulier ?

La réponse n’est pas si simple, mais on va essayer de faire simple ! C’est parti !

Le cycle menstruel : un repère hormonal… parfois absent avec le SOPK

Chez la femme sans trouble hormonal, le cycle menstruel se décompose en deux grandes phases :

Phase folliculaire (du jour 1 des règles à l’ovulation) : oestrogènes dominants → énergie, force, bonne récupération.

Phase lutéale (après l’ovulation jusqu’aux règles) : progestérone dominante → fatigue, réponse au stress accrue, moins bonne coordination cerveau - muscle, moins bonne récupération.

Mais dans le SOPK, ce schéma est souvent brouillé :

  • Les cycles peuvent durer 35, 50 ou 100 jours… ou être totalement absents (aménorrhée).
  • Les variations hormonales ne suivent pas le schéma classique. 
  • L’ovulation peut ne pas avoir lieu, ou être retardée.
  • Et les androgènes (dont la testostérone) peuvent être anormalement élevés.

👉 Résultat : le modèle d’entraînement basé sur un cycle classique n’est pas applicable tel quel.

Suivre un programme avec régularité est parfois difficile pour les femmes atteintes du SOPK.

Casser l’idée reçue : “Je dois suivre les phases de mon cycle pour m’entraîner efficacement”

Il est tout à fait possible de s’entraîner efficacement sans adapter aux phases de son cycle menstruel. Et il est bien plus important de s’entraîner de façon régulière sans suivre son cycle, que de s’entraîner de façon anarchique en suivant son cycle. D’autant plus que toutes les femmes ne vivent pas leur cycle de la même manière. 

Suivre un programme avec régularité est parfois difficile pour les femmes atteintes du SOPK. Les périodes de forte fatigue voire de douleurs sont souvent la cause d’arrêt du sport. Les résultats de leurs efforts sont alors peu visibles ce qui mène au découragement et à l’abandon. Cela est vraiment dommage quand on sait pourquoi l’activité physique est essentielle quand on a un SOPK

Chez les femmes SOPK, le cycle ne peut pas toujours servir de boussole hormonale. Cela ne signifie pas qu’il ne faut rien adapter, mais qu’il faut écouter d’autres repères physiologiques :

  • énergie,
  • sommeil,
  • appétit,
  • douleurs,
  • symptômes digestifs ou émotionnels,
  • qualité de récupération.

💡 L’approche doit alors devenir individualisée et symptomatique, plutôt que basée sur un calendrier hormonal théorique.

Quelles adaptations concrètes pour les femmes avec un  SOPK ?

1. Observer ses propres rythmes plutôt que son cycle

Tenir un carnet de sensations : fatigue, digestion, moral, douleurs, motivation.

Repérer vos “périodes favorables” (plus d’énergie, plus de force) et vos phases où votre corps demande plus de douceur.

C’est cette périodicité personnelle, plus que le cycle menstruel lui-même, qui devient la référence.

2. Adapter l’intensité selon l’état du système nerveux

Le SOPK est souvent accompagné de fatigue chronique, troubles du sommeil, stress élevé.

En période d’énergie : 💪 Accent sur l’intensité et la progression, possibilité d’augmentation du volume d’entraînement.

En période de fatigue / stress / symptômes digestifs : 🌿 Réduction du volume et de l’intensité d’entraînement (en gardant le même programme), activités douces si cela vous aide, voire même pause temporaire si besoin.

Cette alternance évite le surentraînement et soutient la récupération hormonale.

3. Rester cohérente et régulière, même sans cycle clair

L’essentiel est de :

  • Garder une routine stable (2 à 4 séances/semaine selon l’énergie)
  • Miser sur les fondamentaux : musculation, mouvements polyarticulaires, gestion du stress
  • Ne pas se décourager si les résultats sont lents ou si le corps change différemment. Chacune est unique.

Et si le cycle revient ?

Bonne nouvelle : chez certaines femmes atteintes de SOPK, une pratique régulière et adaptée du sport, associée à une alimentation cohérente, peut favoriser le retour d’un cycle plus stable.

Dans ce cas, il devient possible de :

  • Utiliser les phases folliculaire et lutéale pour moduler l’entraînement,
  • Réintroduire du HIIT ou des séances plus explosives en phase haute (folliculaire),
  • Prévoir des séances allégées en phase lutéale ou en syndrome prémenstruel. Encore une fois, il ne s'agit pas de se limiter dans les activités qu'on peut faire, mais de s'adapter chacune à son corps. Vous pouvez tout à fait faire du HIIT en phase lutéale, maintenant s'il vous faut 10 jours pour récupérer ce n'est peut-être pas la meilleure stratégie.

Mais cela vient dans un second temps, une fois le terrain plus équilibré.

❤️ Bouger pour retrouver un rythme intérieur

Le corps d’une femme atteinte du SOPK ne rentre pas toujours dans une grille à 28 jours.

Mais il répond profondément, comme pour chaque femme, aux signaux de régularité, de respect, de mouvement intelligent et progressif.

L’entraînement doit donc :

  • Sortir de la logique du "plus c’est dur, mieux c’est", ou "plus j’en fais, mieux c’est"
  • S’ancrer dans le ressenti corporel, la compréhension de son propre fonctionnement 
  • Soutenir, et non agresser un métabolisme déjà déséquilibré.

Une approche pensée pour votre réalité hormonale

Dans nos programmes alimentaires et sportifs, nous avons intégré cette vision :

✅ Une progression adaptée à vos fluctuations réelles, pas à un modèle théorique

✅ Des séances courtes mais efficaces, qui n’épuisent pas

✅ Une approche inclusive pour toutes les femmes, avec ou sans cycle

✅ Des résultats qui s’installent parce qu’on respecte le corps… au lieu de lui imposer un rythme qu’il ne suit pas.